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Photo du rédacteurVincent Pessama

Sur scène avec Arthur RIBO et Roch HAVET

Hier, j'ai vécu une expérience, INCROYABLE (oui, des majuscules, pour te montrer que c'était dingue !). Hier, j'ai squatté un bout de la scène d'Arthur RIBO​ lors du 3ème jour du Festival Rues et Vous (Rions - 33)​.


Allez, t'as 2 minutes ? J'te raconte.


Arthur RIBO c'est un freestyler, slameur à l'imagination débridée, qui se lance dans plus d'une heure d'impro poétique accompagné de Roch HAVET, un musicien multi-instrumentiste. Dès le début du spectacle, il demande au public d'écrire un mot sur un papier. Chaque mot sera ensuite utilisé comme base d'une impro. Prestation ultra créative et surtout, sans filet !



Moi, l'impro, ça me tétanise. Cet exercice, je le regarde de loin s'agiter au-delà des frontières de mon mode de fonctionnement. Car moi, un texte, je l'écris, je le relis, je le réécris, je le relis, je le modifie, je le... des heures, des heures. Puis le texte, je l'apprends, je le répète, je le laisse infuser dans les méandres de ma mémoire... des jours, des jours. Donc, tu vois, je me trouve à des années lumières de la spontanéité créative qu'impose l'impro.


T'inquiète, je reviens à hier.


Au milieu du show, Arthur rappelle que le spectacle s'appelle "Le concert dont vous êtes l'auteur". Il tire 8 mots au hasard, les colle au tableau et demande qu'un spectateur se lève et vienne tenter une impro, sur scène.


Murmure inquiet du public. Fuite du regard. Tentative discrète de camouflage...


Mais voilà, Arthur insiste et balance cette phrase qui va m'exploser à la face et foutre un immense coup de pied au cul à ma rigidité légendaire, l'éjectant à des kilomètres de ma zone de confort : "Si tu as peur, c'est que tu as envie". A en juger par mon rythme cardiaque et la moiteur de mes mains, pas de doute, je suis terrorisé ! Une part enfouie au fond de moi en a donc déduit que j'en avais très envie. Alors, sans que je ne contrôle quoi que ce soit, je me suis levé, accueilli par un "Et ben voilà, on a un volontaire".


Je me suis retrouvé sur scène avec l'impression d'avoir échoué sur la plage de Belle-île-amer, le crâne fracassé sur les récifs de mes croyances limitantes : "Tu vas de planter", "Tu vas te foutre la honte", "Ce n'est pas pour toi l'impro"...


A partir de là, tout devient un peu flou. Je relis les 8 mots que je dois placer dans l'impro : Amour, bientôt, Olé, Vengeance, Vivant, Arbre, enfant et... Alligator à perruque !!


Putain d'alligator à perruque !


Je me revois tenter de rassembler le courage qui semblait s'éparpiller à mes pieds. Chaque seconde qui passe paraît être une éternité. Puis j'entends les accords du clavier, Roch vient de commencer à jouer... Je me lance alors dans le tourbillon des mots en espérant être capable de remonter à la surface.


Les minutes qui ont suivi, franchement, je n’en ai que des bribes, des souvenirs confus, une impression de voyage dans la brume... les applaudissements m’ont sorti de cette transe. Je suis un peu gêné, comme à chaque fois que je reçois de l’amour. Arthur remonte sur scène et me glisse à l’oreille « profite, c’est pour toi ! ». Je rejoins ma place, les jambes tremblantes, le souffle coupé mais un tout petit peu plus léger. J’ai laissé quelques grammes de peur sur les planches de cette scène, c’est déjà ça de moins à porter !


Alors merci infiniment Arthur d’avoir bien voulu partager un peu de ton espace, un peu de lumière, un peu des bonnes vibrations de ce public souriant et bienveillant 😃.


Arthure Ribo, Roch Havet et Vincent Pessama après une scène slam en Gironde


Bonus trop cool : Ils étaient certainement vidés après leurs deux spectacles de l'après-midi, ils avaient un train à prendre pour rentrer chez eux et malgré tout, ils ont pris 5 minutes pour discuter. Merci messieurs pour votre disponibilité et vos encouragements.

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