Trois exercices créatifs étaient au programme de notre atelier d'écriture du mois de février à Libourne et Créon.
Exercice 1 : C'était, c'est, ce sera
Consigne : Les participants avaient 15 minutes pour écrire des textes de 3 lignes dans lesquels devenaient intervenir, dans l’ordre, les mots suivants : C’était / C’est / Ce sera. Une variante était possible : Il était / Il est / Il sera.
Exemples écrits en atelier :
C'était ton anniversaire.
C'est comme ça tous les ans.
Ce sera la même chose l'année prochaine.
Gene
C'était un bel arbre.
C'est la sècheresse qui l'a tué.
Ce sera du bon bois de chauffage.
Mariette
C'était le plus beau jour de mon existence.
C'est déjà finit.
Ce sera pour une autre vie.
Jean-Pierre
C'était un souvenir latent.
C'est devenu une obsession.
Ce sera le combat d'une vie.
Marianne.
C'était ma place à moi !
C'est qui qui me la prise ?
Ce sera les pneus crevés !
Christine
Il était une arbre majestueux.
Il est aujourd'hui un bel ouvrage dans mon salon.
Il sera un nid à poussière dans mon grenier.
F.
Exercice 2 : En voiture Simone !
Consigne : Après avoir découvert d'où venait l'expression En voiture Simone, il fallait inventer une vraie-fausse histoire mettant en scène l’origine d’une de ces expressions :
Fonce, Alphonse !
Avoir une vie de bâton de chaise.
La souple à la grimace.
Minute papillon.
C'est un drôle de coco.
Fier comme un pou.
A la saint-glinglin.
Exemple écrit en atelier :
Minute papillon ! de Amethis.
Un certain Raoul Papillon qui vivait au siècle dernier, exerçait la noble profession de commentateur sportif à la radio. Or ce monsieur Papillon avait la particularité de confondre les heures et les minutes , ce que les spécialistes nomment la dysminuterie, forme rare de dyscalculie. Ses collègues techniciens de la radio, dans leur grande mansuétude, avaient coutume d’intervenir lorsqu'il se trompait :
« Quel exploit ! Il est vainqueur du 100 mètres haie en 1 heure 3 secondes ! » vociférait
Raoul. En chœur, les techniciens exaspérés lui lançaient «Minutes, Papillon !».
Le sieur Papillon dont l’amour propre se trouvait gravement écorché par ces interventions répétées, décida de se retirer de la profession et consacrant le reste de sa vie à la recherche, il inventa la cocotte minute.
C’est donc un double hommage que nous lui rendons en utilisant cette expression.
Bonus :
Livre présenté durant la séance : Les expressions de nos grands-mères de Marianne Tillier
Un article complet sur Simone Louise de Pinet de Borde des Forest avec des photos d'époque !
Exercice 3 : Ecrire à partir d'un tableau
Lecture d'un extrait de L’arrière-saison de Philippe Besson.
Donc, au début, elle sourit.
C’est un sourire discret, presque imperceptible, de ceux qui se forment sur le visage parfois, sans qu’on le décide, qui surgissent sans qu’on les commande, qui ne semblent reliés à rien en particulier, qu’on ne saurait pas forcément expliquer.
Voilà : c’est un sourire de presque rien, qui pourrait être le signal du bonheur.
Ce contentement qui lui échappe, c’est peut-être juste parce qu’elle porte la robe rouge, à manches courtes, qu’elle affectionne, qui lui affine la taille, qui lui donne la silhouette qu’arboraient les femmes américaines des réclames, dans les années cinquante. Elle se sent bien dans cette robe, encore belle, encore désirable. Elle a le sentiment d’être légère, et qu’un homme, de préférence Norman, pourrait la prendre par les hanches et la soulever sans effort dans les airs. Elle aime se sentir légère : cela lui rappelle sa jeunesse. Non qu’elle soit vieille, trente-cinq ans dans quelques mois, mais on ne parle déjà plus d’elle comme d’une « jeune femme » et on s’adresse à elle d’un « madame » plutôt que d’un « mademoiselle ». Elle n’en est pas chagrinée, non, elle admet que les années passent, que son corps s’est un peu alourdi dans ces endroits qu’on peut toutefois dissimuler grâce à des vêtements habilement choisis, et qu’elle seule connaît aussi bien. Elle voudrait juste retenir un peu, tant qu’elle s’en sent capable, ce temps qui file et demeurer une femme qui accroche quelques instants les regards.
Oui, le sourire, c’est peut-être simplement pour ça : être désirable, encore.
(…)
La particularité de ce roman est d'avoir été écrit à partir du tableau Nighthawks de Edward Hopper (1942).
Consigne : En s'inspirant du texte de Phillipe Besson et du tableau Room in New York de Edward Hopper (ci-dessous), les participants devaient écrire un texte en 40 minutes. Il ne s'agissait pas de décrire la peinture, mais plutôt d'imaginer ce que le peintre a voulu dire ou montrer avec cette œuvre. Le texte devait raconter une histoire, une scène, une situation... La narration était libre (je, elle, il…). Il pouvait y avoir un dialogue mais ce n'était pas obligatoire.
Le texte n’est pas une adaptation du tableau. Il fallait plutôt imaginer que cette peinture pourrait illustrer votre histoire (et pas l'inverse).
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