Lettre envoyée depuis un pays imaginaire
- Vincent Pessama
- 29 sept.
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Objectif de cet exercice créatif
Inventer un pays (ou une ville) imaginaire et écrire une lettre drôle, poétique ou insolite comme si l’on envoyait des nouvelles à quelqu’un qu’on aime depuis ce monde fantastique.
Étape 1 : S’inspirer de l’exemple
Lisez attentivement la lettre de Sam à sa mamie (ci-dessous). Repérez ce qui rend le texte cohérent avec l’univers imaginé.
Mamie chérie,
Notre séjour à Dodo-Land est trop génial. Le matin, on visite (on a déjà vu le musée de La belle au bois dormant et la statue géante de Morphée). L’après-midi, on se baigne soit à la plage du marchand de sable soit dans le lac Camomille.
J’ai goûté une spécialité locale qui s’appelle la ronflette de canard. C’était bizarre mais j’ai bien aimé. Le spectacle que j’ai préféré c’était celui des funambules somnambules. C’était TROP TROP bien !
Sinon, ici, la sieste est obligatoire. A la maison, je déteste, mais là, c’est pas pareil. On s’allonge sur des petits nuages moelleux qui flottent au-dessus du sol et puis il y a des gardes-pyjamas qui viennent te border et puis des souffleuses d’histoire qui te chuchotent des contes rigolos.
Demain on va voir une course d’oreillers volants, ça me tarde !
Bref, tout va bien pour nous sauf que papa râle un peu car la consommation de caféine est interdite.
Je t’embrasse fort.
Sam.
PS : j’ai trouvé un cadeau à papi pour son anniversaire. Je l’ai acheté dans une petite boutique à rêves… mais chut, ne lui dis rien.
Bisous
Étape 2 : Imaginer son propre pays
Inventez le pays de vos rêves ! Pour vous guider, répondez à ces questions :
• Quel est le nom de ce pays ? Quel serait son climat, ses paysages ?
• Quelles sont ses spécialités culinaires, ses activités, ses traditions ?
• Qui sont ses habitants, quels métiers farfelus exercent-ils ?
• Que fait-on pour s’amuser, se déplacer, se reposer ?
Utilisez votre imagination : pensez à des détails drôles, surprenants, poétiques ou absurdes pour donner vie à votre pays ou ville.
Étape 3 : Choisir le destinataire et le ton
Pour rendre la lettre authentique et chaleureuse :
• Choisissez à qui la lettre est adressée (un parent, un copain, un animal…)
• Adoptez un ton spontané, naïf, drôle ou affectueux, comme celui de Sam
• Ajoutez des petites réflexions ou commentaires personnels
Étape 4 : Écrire la lettre
• Structurez votre lettre en reprenant les codes de la correspondance
• N’hésitez pas à exagérer, inventer des petites bêtises et glisser des jeux de mots, des surprises ou des secrets
Conseils pour rendre la lettre « vivante »
• Utilisez des images insolites
• Ajoutez de l’humour et de la tendresse
• Soyez créatif dans les détails et les noms inventés
• Écrivez dans un style simple, spontané, comme pourrait le faire un enfant enthousiaste
A vous de jouer... et de rêver !
Quelques textes savoureux écrits en atelier
La lettre de Elisabeth (Groupe 2 / Université du Temps Libre à Libourne).
Ma Maminette,
Merci pour ton super cadeau d’anniv : un séjour au Pays des Mots !
A peine arrivée à l’hôtel des mots-valises, on est dans l’ambiance ! Mots-clés et mots de passe sont au menu de tous les jours : un escape-game géant, des parties de rigolade et de chasse au mot dans toute la ville. Des immeubles géants en forme de livres entrouvrent leurs pages d’escaliers et nous font signe d’entrer à demi-mots. Et là, de mots cachés en mots couverts, on découvre le fin mot de l’histoire.
Et je te dis pas le bar à mots ! Oui je sais que Papa et Maman me trouvent trop jeune pour y aller, mais quel plaisir de pouvoir manger ses mots en toute liberté, peser ses mots ou ne pas les mâcher, se rassasier de gros mots, oser le mot de trop et enfin avoir le dernier mot. Mais promis juré Maminette, pas un traître mot aux parents !
Mais tu sais ce que je kiffe le plus … ce sont les immenses filets à papillons que l’on trouve à
chaque coin de rue. Ils nous servent à attraper les mots qui voyagent sur d’immenses pages blanches volant dans le ciel. Sur ces nuages en fin voile de papier, des mots se prélassent ou bien s’agitent selon la tempête qui vit sous le crâne de ceux qui les contemplent. Délicatement tu les prends dans ton filet et tu les gardes précieusement en réseve pour les jours où tu ne trouves pas tes mots ou simplement pour avoir son mot à dire. Tu peux aussi jeter les mots dont tu ne veux pas et les renvoyer dans l’espace où il pourra servir à quelqu’un d’autre . Se donner le mot quoi ! Trop génial.
Mais là il faut que je quitte. Tu vois les mots me débordent et j’allais oublier mon prochain rendez-vous : le Ciné-mot. Encore plein d’éMOTions à venir, j’en suis sûre.
Je te raconterai.
Plein de mots doux. Bisous
Ta petite fille
La lettre de Annie (Groupe 1 / Université du Temps Libre à Créon).
Coucou Sœurette,
Je suis bien arrivé à la Bonbonnière, tu aurais dû venir aussi, je suis sûr que tu t’y plairais… Enfin, pour une fois que tu ne me colle pas au papier, je ne vais pas te le reprocher ! Tu aurais fait ta sucrée, comme d’habitude et gagné sur tous les présentoirs…
Tu connais le Ventrigliss sur sucette mouillée géante ? Celle-là, Papa Michoko ne nous l’a pas faite encore, c’est trop génial, il faudra qu’on se procure le nécessaire ! J’en suis resté tout chocolat, et un peu confit, il faut bien le dire, il a fallu le ton mielleux de l’animateur entrain de me dire « Hé, la guimauve, tu te relèves ? » pour que je me décolle un peu…
Sinon les meufs ne sont pas toutes des mistrals gagnants, mais elles sont très consommables, pas acides du tout, et sirupeuses à souhait. J’adore faire ma toilette ici, pas d’eau courante, mais on se lave au sirop de sucre de canne et j’ai une peau caramel. Tu verrais ça pour s’épiler, c’est nickel, il faut juste passer à l’atelier Pop-Corn, pour le Candy Building auquel j’ai eu le deuxième prix c’était quand même conseillé.
Je t’espère sur ta moto bien sur, à Nougaro, cheveux aux vents, mets le casque quand même !
Baisers collants,
ton frère, Chuppa.
La lettre de Pascal (Groupe 1 / Université du Temps Libre à Créon).
Chers Darons,
Finalement, votre idée de m’envoyer une semaine en enfer pour m’apprendre la
vie, parce que soi-disant c’est ce que je vous fais vivre au quotidien —un enfer,
j’veux dire — eh ben cette idée n’était pas si nulle et même assez mortelle!
Ici il y a plein de gens trop cool et plein de chaleur humaine. J’ai fait la
connaissance d’une jeune diablesse, chaude comme la braise. Nous nous sommes
déjà embrasés et je brûle d’amour pour elle !
Avec toute une bande de diablotins nous avons visité la Plaine des volcans et le
Chaudron Infernal, le Lac de Feu, et nous avons même plongé dans l’Océan de
Braise. On brûle la vie par les deux bouts, c’est trop chaud! Demain nous avons
rendez-vous au cimetière pour un spectacle de feux-follets
En enfer, tout est permis, jouer avec les allumettes, mettre le feu au dancefloor en
écoutant du rock fusion à fond,.. Même si on se fait griller, on n’a jamais de carton rouge.
Les seuls à être persona non gratin, ce sont les pompiers. Satan et Néron les
redoutent ! Quand ils en voient un ils se fâchent tout rouges, mais en vrai il
craignent leurs lances à incendie, il faut dire qu’ils ont plusieurs fois eu chaud aux
fesses !
On mange aussi très bien, hier c’était soirée méchoui, ce soir pâtes à la Carbonara
ou pizza Vesuvio et demain Flammeküche et chipos grillées sur fourche.
Il y en a qui ont croqué des piments en descendant des shots de tequila et des
Whisky Fireball, ils étaient complètement torchés. Mais ne vous inquiétez pas, je
n’ai pas l’intention de finir cramé comme eux.
En fait, je crois que je vais rester un peu plus longtemps. Faust m’a proposé un
pacte. C’est comme un CDI, mais on peut apprendre un métier. Vulcain forme au
métier de forgeron, mais on peut aussi apprendre le métier de grilladin avec
Astaroth, employé de crématorium ou même psychopompe. On peut aussi travailler
aux admissions, il manque toujours du monde et on rencontre plein de gens
célèbres! Ca me tente grave, je suis chaud bouillant pour cette nouvelle vie.
Bien sûr vous me manquez, mais vous pouvez venir me rejoindre, il suffit de
réserver la croisière Acheron. Le retour n’est pas assuré.
Je vous embrase bien fort.
Votre fils
Dante
La lettre de Franck (Groupe 1 / Université du Temps Libre à Créon).
Oma,
J’étais depuis le chemin du rêve que nous parcourons jour après jour. Arrivés
au milieu d’un village de campagne désert avec ses maisons délabrées, volets
tombants, vitres brisées, tuiles envolées. La poste, le café, la mairie ont les
rideaux baissés, l’église est trop silencieuse, bonjour tristesse.
Avec les copains et le mono ont joué à refaire les habitants, avec le maire, le
curé et l’instit. Installés sur la terrasse du café « bonne espérance » (du moins
ce qu’il en reste) parce qu’on ne voulait pas l’école avec un instit qui ne nous
écoute pas et encore moins l’église avec un curé qui ne croit en rien comme tu
dis. Aujourd’hui réunion pour le bal du 14 juillet sur la place du village.
Alban et Frédo ave leur guitare et harmonica assureront la musique mais bon
pour danser c’est nul car ne sommes que des garçons. Pour le feu d’artifice
quelques pétards feront l’affaire. Mais bon avec de la paille sur la tête avec un
foulard, j’ai bien voulu faire Oma quand tu dansais avec papi au son de
l’accordéon. Nous avons bien rigolé en dansant et chantant nos propres
mélodies puis « c’est l’heure » mais là ce n’est pas toi Oma mais le mono qui
nous sommes d’aller se coucher car la journée de demain sera dur et longue.
J’en ai rêvé toute la nuit d’un village sous les lampions, un orchestre, un feu
d’artifice façon Disney.
En repartant de bon matin avec nos sacs à dos vers de nouvelles aventures. En
sortant du village, des épaves de voiture au milieu d’un champ. Et là l’idée du
jour ; un élevage de chevaux vapeurs, pour donner suite à l’histoire, pour
marcher cela nous motive, on en rigole et les kilomètres nous font moins peur.
Comme tu vois, loin de la plage et de la mer on peut voir loin sans s’ennuyer.
Grosses bises
Petit Franck
La lettre de Dominique (Groupe 1 / Université du Temps Libre à Libourne).
Ma bestie d’amour
Eh bien génial… me voilà dans ce fameux pays giga stylé où mes parents
m’ont lâchement exilée. Imaginia » : quel nom relou ! A l’image de mes
darons. Ils sont convaincus que je manque d’originalité et de flexibilité.
Non mais MDR !!
Je croyais m’ennuyer ferme. Je pensais compter les jours. Pourtant ça
passe crème. Beaucoup plus de beaux gosses que ce à quoi je m’attendais.
Ça déchire. Tu regretteras de ne pas m’avoir accompagnée.
Ici pourtant ils ont de drôles de coutumes. T’es pas prêt(e) pour ce que je
vais te dire LOL ! Hier, j’étais invitée à la fête des rêves tricotés. Il s’agit
d’inventer un conte tissé selon ses goûts, ses aspirations. Le premier prix
permet au lauréat de voir son récit devenir réalité. C’est de la bombe ! En
revanche, le dernier de la liste devra présenter son histoire dans les écoles,
les universités afin de trouver matière à l’améliorer. Ça c’est Ouf !
Ce soir je participe à la nuit des ténèbres, ça fait grave flipper, non ?
Imagine un peu. Chacun éclairé d’une bougie -et accompagné d’un guide
assermenté d’Imaginia -arpentera les ruelles médiévales de la cité. Il aura
pour mission de retrouver un passant, une passante que dans sa vie il aura
aimé durant quelques instants secrets. Ça tue non ?
Je vais te confier un secret ma bestie. Je rêve d’être conviée au bal des
illusions. T’y croiras pas. Chaque invité arrive costumé en personnage du
cauchemar qui l’aura le plus mis en stress. Il devra alors inventer une autre
fin à son mauvais rêve. À lui de captiver l’attention et l’intérêt de
l’auditoire, sous peine d’être condamné à refaire le même rêve jusqu’à la
fin de sa vie. Wesh, C’est de la frappe !
Il faut que je te raconte aussi le conseil des contes à dormir debout. Ici,
toute décision est soumise à l’examen de ce conseil, composé des plus
grands auteurs de contes, fables et fabulettes. Ceux-ci ayant une fâcheuse
tendance à s’effacer dans le temps, un comité des habitants a pour mission
de les garder à l’œil et leur éviter de sombrer dans l’oubli. C’est une vraie
dinguerie !
Bientôt nous fêterons mon anniversaire Tu vas me manquer ma bestie
d’amour.
Dans cette cité pas de cadeaux mais des offrandes créatives. Chaque invité
apporte sa propre création : poésie, conte- ou roman pour les plus
audacieux. Celui qui reçoit ces présents les gardera jusqu’à la fin de ses
jours. Ils trouveront ensuite leur place dans le coffre de la bibliothèque
des visionnaires fantaisistes et des chimères extravagantes. C’est un
banger, non ?
Bon, un peu moins épique, je dois me soumettre à une obligation
incontournable : durant une semaine complète, utiliser impérativement un
champ lexical relatif à l’imaginaire. Chacun de mes mots devra être teinté
de fantastique, de créativité. En cas de non-respect de cette règle une
alarme se déclenche. Après, cinq sonneries je devrai intégrer la prison des
déréglés exaltés afin de purger ma peine. Et t’y croiras pas, j’aurai à
mémoriser cent poèmes ou œuvres lyriques puis les résumer en une
allégorie complexe. Non, mais grave, faut que je parle soft ça tue là !
Pour l’originalité et la flexibilité, y’a pas mieux. Ils vont être servis mes
vieux.
Bon, je parle déjà trop. Je vais devoir me la jouer sage ! Le beau gosse de
la maison voisine m’invite à une balade au pays des pensées
désordonnées. Là-bas chacun sème, plante et entretient des pensées
foisonnantes sans queue ni tête. Aucune d’entre elles ne doit ressembler à
celle d’un autre. Totalement foufou.
Bon, ma best cette fois je te laisse pour de bon. Promis, le prochain voyage
je le ferai avec toi.
Mais pour celui-ci, si tu penses que je rêve, surtout, ne me réveille pas trop
vite.
Bisous, bisouilles ma bestie d’amour
Je t’kiff grave
Lila
Les lettres de Améthis (Groupe 1 / Université du Temps Libre à Libourne).
Le 8 août 2025
Chère Marraine,
Quand mes parents m’ont proposé de m’inscrire à la colo « Toutépermi », j’ai ouvert
de grands yeux mais j’ai dit oui tout de suite avant qu’ils changent d’avis. Cette colo se trouve dans une petite ville du Raju. C’est une drôle de ville sans stops ni feux rouges.
On peut y rouler en skate, en voiture à pédales, en draisienne ou s’arrêter dans une écurie sur le bord de la route pour emprunter un cheval ou un chameau. Les magasins sont ouverts jour et nuit. Il y a surtout des boutiques de friandises : gâteaux, bonbons, barres chocolatées, glaces qui ne fondent pas et surtout la spécialité du coin « le gellyburger », deux tranches de nougat et à l’intérieur fraises tagada, crocodiles... avec ou sans chantilly. Moi, j’adore avec la chantilly !
Les monos sont tous des ados aux cheveux orange, peut-être pour les distinguer du groupe des enfants. Ils disent toujours oui pour jouer au babyfoot, sauter dans la piscine, tout habillé, jouer à cache-cache dans les buissons épineux. C’est super génial !
En plus pas d’horaires. Petit-déjeuner pas obligatoire, grignotage toute la journée. Ça me va bien. Pareil pour la douche, c’est si on veut, quand on veut et le temps qu’on veut. Les produits-douche sentent la fraise, la tomate, la réglisse... J’adore les mélanger.
Quant au coucher, on va au lit quand on veut dans des hamacs en poil de lamas. C’est doux ! On peut s’installer où on veut, dans la cuisine, dans le salon ou dehors sous les arbres. C’est vraiment cool !
Je voudrais rester ici longtemps.
Je te fais de gros bisous collants Marraine chérie.
Charlie
Le 17 août 2025
Chère Marraine,
J’ai des boutons partout et ça me gratte. Les copains sentent mauvais. Je fais des cauchemars dans mon hamac. Je rêve que je suis poursuivi par des troupeaux de lamas, de chameaux et de crocodiles qui foncent sur moi. En plus, j’ai très mal au ventre.
S’il te plaît Marraine, viens vite me chercher.
Bisous pleins de larmes,
Charlie
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