Pour démarrer l'année 2024, nous avons abordé trois types de poèmes à forme fixe.
1. Les contrerimes
La contrerime est un quatrain combinant :
Des rimes embrassées (ABBA)
Une structure métrique alternant 8 et 6 pieds (8-6-8-6)
Cette combinaison offre à la fois une harmonie et un déséquilibre.
Ce type de poème doit son nom à Paul-Jean Toulet (1867-1920), dont le recueil Contrerimes fut publié à titre posthume en 1921.
Voici notre exemple :
Le sujet de votre poème était libre mais vous pouviez trouver de l'inspiration :
Dans les phrases issues des duos gagnants
Dans la liste des souvenirs (Le sel de la vie)
2. Le triolet (ou rondeau)
Un triolet est composé de huit vers utilisant deux rimes.
Il est construit de la manière suivant :
Le premier vers est répété au quatrième et septième vers (en rouge dans l'exemple ci-dessous).
Le deuxième vers est répété au huitième vers (en bleu dans l'exemple ci-dessous).
Le triolet est généralement octosyllabique (8 pieds). Il peut être composé de deux quatrains ou bien d'un seul bloc, formant un huitain que l'on appelle alors triolet continu.
J'ai choisi le poème écrit en hommage à George Sand de Léon Valade.
Un rossignol chanta, dit-on,
Sur sa tombe à peine scellée ;
A l'aumônier donnant le ton,
Un rossignol chanta, dit-on :
Pour les bonnes gens du canton,
C'est l'âme qui prit sa volée...
Un rossignol chanta, dit-on,
Sur sa tombe à peine scellée.
3. Le pantoum
Le pantoum tient ses origines dans la poésie malaise.
Il composé de quatrains à rimes croisées (ABAB) et d'une métrique de 8 ou 10 pieds conservée dans l'intégralité du poème.
Sa particularité réside dans son système de reprises :
Le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe sont repris respectivement comme premier et troisième vers de la strophe suivante.
Le tout dernier vers du poème reprend le premier.
La prouesse du pantoum se situe dans sa capacité à entrelacer deux sens, deux thématiques ou deux sujets dans le même quatrain (alternance tout les deux vers).
Exemple n°1 : Poèmes tragiques de Leconte de Lisle (1818 - 1894).
Dans les deux premiers vers : la complainte et le récit du meurtrier.
Dans les deux derniers, le paysage qui résonne avec les sentiment du meurtrier.
Ô mornes yeux ! Lèvre pâlie !
J’ai dans l’âme un chagrin amer.
Le vent bombe la voile emplie,
L’écume argente au loin la mer.
J’ai dans l’âme un chagrin amer :
Voici sa belle tête morte !
L’écume argente au loin la mer,
Le praho rapide m’emporte.
Voici sa belle tête morte !
Je l’ai coupée avec mon kriss.
Le praho rapide m’emporte
En bondissant comme l’axis.
(...)
Exemple n°2 : la chanson Deux chevaux de Juliette.
Extrait des paroles (admirez le travail, c'est brillant !) :
Sans but et sans itinéraire
Un de ces jour où il fait beau
Emmène-moi et partons faire
Une virée en Deux Chevaux.
Un de ces jour où il fait beau
Le long des collines gasconnes
Une virée en Deux Chevaux
C'est d'la jeunesse qu'on braconne.
Le long des collines gasconnes
Le cœur au rythme du moteur
C'est d'la jeunesse qu'on braconne
Sans regarder l'rétroviseur.
Le cœur au rythme du moteur
Le hasard a choisi la route
Sans regarder l'rétroviseur
La terre tourne sans qu'on s'en doute.
(...)
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